34

« Ne fabriquez surtout point de héros », disait mon père.

La voix, de Ghanima
Extrait de
L’Histoire Orale.

Rien qu’à la manière dont Idaho traversait la petite chambre d’audience après avoir si bruyamment manifesté sa présence, Leto comprit qu’une importante transformation s’était opérée chez son ghola. La chose s’était répétée si souvent qu’elle était devenue tout à fait familière. Le Duncan n’avait pas salué Moneo quand il l’avait croisé en arrivant. Tout cela s’insérait dans le même schéma. Mais que ce schéma était devenu monotone !

Leto avait un nom pour cette transformation du Duncan. Il appelait cela « le syndrome Depuis ».

Les gholas nourrissaient souvent des soupçons inquiets quant aux inventions qui avaient pu naître au cours des siècles d’oubli qui s’étaient écoulés ; depuis leur dernière pensée d’humain. Qu’avaient fait les autres pendant tout ce temps ? Pourquoi avaient-ils éprouvé le besoin de faire revivre Duncan Idaho, cette relique de leur passé ? Aucun psychisme ne pouvait lutter éternellement contre de tels doutes – encore moins celui de quelqu’un qui était par nature incrédule.

L’un des gholas avait accusé Leto :

— Vous avez implanté en moi des appareils auxquels je ne connais rien ! Des instruments qui vous rapportent tout ce que je fais ! Vous m’espionnez, partout où je suis !

Un autre l’avait accusé de posséder « un manipulateur à distance, qui nous donne envie de faire tout ce que vous voulez que nous fassions. »

Une fois installé, le syndrome Depuis ne pouvait plus être chassé. On pouvait l’atténuer, le détourner, mais il demeurait à l’état latent, capable de resurgir sous le moindre prétexte.

Idaho vint se placer à l’endroit où s’était tenu Moneo quelques instants auparavant. Il y avait une suspicion voilée, non spécifique, dans son regard, dans l’angle de ses épaules. Leto attendit. Il préférait le laisser mijoter, afin que quelque chose en sorte. Le ghola le considéra d’abord fixement puis, renonçant à soutenir son regard, porta son attention sur la chambre qui l’entourait. C’était bien dans la manière des Duncan, songea Leto.

Les Duncan n’oublient jamais !

Tandis qu’il examinait la pièce, en faisant appel aux techniques spéciales que lui avaient enseignées, des siècles auparavant, Dame Jessica et le mentat Thufir Hawat, Idaho se mit à éprouver une étrange et vertigineuse sensation de dislocation. Il avait l’impression que cet endroit le rejetait, chaque objet : les coussins moelleux, ces masses enflées de couleur verte ou or ou rouge violacé, les tapis fremen, chacun une vraie pièce de musée, qui se chevauchaient en couches épaisses autour de la fosse où était Leto, la lumière solaire artificielle des brilleurs ixiens, lumière qui entourait le visage de l’Empereur-Dieu d’un halo de chaleur sèche et rendait les ombres environnantes encore plus impénétrables, l’odeur du thé à l’épice qui venait de quelque part non loin et la riche odeur de mélange que dégageait le corps du Ver… Idaho sentait que trop de choses lui étaient arrivées trop vite depuis le moment où les Tleilaxu l’avaient abandonné aux soins de Luli et Amica, dans la petite prison informe.

Trop de choses… trop de choses…

Suis-je réellement ici ? se demanda-t-il. Est-ce réellement moi ? Quelles sont ces pensées qui me viennent à l’esprit ?

Il contempla le corps tranquille de Leto, cette masse énorme plongée dans l’ombre de la fosse silencieuse où reposait le chariot. L’immobilité même de cette montagne de chair évoquait de mystérieuses énergies, de terribles énergies susceptibles d’être libérées d’une manière que personne ne pouvait prévoir.

Idaho avait entendu les récits qui circulaient à propos de la bataille devant l’ambassade ixienne ; mais les comptes rendus des Truitesses baignaient dans une aura de châtiment céleste qui rendait malaisé l’établissement des faits.

— Il a fondu du haut des cieux sur les misérables pécheurs pour les massacrer jusqu’au dernier.

— Mais comment a-t-il fait ? demandait Idaho.

— Dieu était courroucé, lui répondaient ses informatrices.

Courroucé… était-ce à cause de la menace qui pesait sur Hwi ? Cet autre bruit qui courait… Incroyable ! Hwi mariée à cette espèce de gros… Véritablement impossible à croire ! Pas la frêle, l’adorable, la délicate Hwi… Il joue à je ne sais quel horrible jeu… il nous met à l’épreuve… Il n’y avait plus de vraie réalité honnête en cette époque. Plus de paix excepté en la présence de la douce Hwi. Le reste n’était qu’insanité.

Tandis qu’il reportait son attention sur le visage de Leto – ce visage Atréides qui attendait en silence la sensation de dislocation devint encore plus forte chez Idaho. Il commençait à se demander si, par la seule vertu d’un effort de concentration spéciale dans une étrange et mystérieuse direction, il ne réussirait pas à franchir les barrières spectrales qui le séparaient des univers où étaient conservés les souvenirs des autres gholas, ses frères.

Qu’ont-ils pensé en entrant dans cette pièce ? Ont-ils éprouvé le même sentiment de dislocation, de rejet ?

Encore un tout petit effort.

Il avait la tête qui tournait. Allait-il s’évanouir ?

— Quelque chose ne va pas, Duncan ?

C’était la voix de Leto, chargée de ses intonations les plus raisonnables et les plus apaisantes.

— Tout ça n’est pas réel, dit le ghola en secouant la tête. Ma place n’est pas ici.

Leto feignit de ne pas comprendre.

— Pourtant, mes gardes me disent que tu es venu ici de ton propre chef, que tu as quitté brusquement la Citadelle pour me demander audience.

— Je veux dire ici, maintenant ! En cette époque !

— Mais j’ai besoin de toi.

— Pour quoi faire ?

— Regarde autour de toi, Duncan. Il y aurait tant de choses à faire pour m’aider que tu ne pourras jamais les accomplir toutes.

— Mais vos femmes ne veulent même pas me laisser me battre ! Chaque fois que je cherche à aller là où…

— Ne reconnais-tu pas que tu m’es plus précieux vivant que mort ?

Leto émit une sorte de gloussement puis ajouta :

— Utilise ta cervelle, Duncan. Voilà ce qui a du prix pour, moi.

— Et mon sperme. Il a aussi du prix pour vous.

— Ton sperme t’appartient et tu peux le mettre où tu voudras.

— Je n’ai pas envie de laisser derrière moi une veuve et des orphelins comme…

— Duncan ! Je viens de te dire que le choix t’appartient !

Idaho déglutit.

— Vous avez commis un crime envers nous. Nous tous, les gholas que vous ressuscitez sans jamais demander si c’est bien ce que nous voulons.

C’était une nouveauté dans la pensée du Duncan. Leto le considéra avec un intérêt ravivé.

— Quel est ce crime ?

— Oh ! je vous ai entendu proférer vos pensées profondes, accusa Idaho en montrant du pouce, par-dessus son épaule, l’entrée de la petite pièce. Saviez-vous que de l’antichambre, on entend tout ce que vous dites ?

— Seulement lorsque je le veux, dit Leto en songeant : Il n’y a que mes Mémoires qui enregistrent tout. J’aimerais bien savoir quel est ce crime dont tu m’accuses, reprit-il à haute voix.

— Il y a un temps pour tout, Leto. Il y a un temps pour vivre, un temps où l’on est censé être vivant. Il y a une sorte de magie, quand on vit sa vie, qu’on sait qu’on ne reverra plus jamais des instants pareils.

Leto cilla, ému par la détresse du Duncan. Il avait dit cela d’un ton poignant.

Idaho porta ses deux mains ouvertes à hauteur de poitrine, comme un mendiant demandant quelque chose qu’il savait impossible.

— Et puis… un jour… on se réveille, et on se souvient de l’instant de sa mort… on se souvient de la cuve axlotl, de l’infecte présence tleilaxu qui vous a réveillé… et on est censé tout recommencer. Mais ce n’est pas possible, Leto. Cela ne peut jamais recommencer. Voilà le crime !

— J’ai ôté toute la magie ?

— Oui !

Idaho laissa retomber ses mains en fermant les poings. Il avait l’impression de se tenir tout seul au milieu d’un torrent, résistant au courant qui pouvait l’emporter au moindre relâchement de sa part.

Et mon temps à moi ? songea Leto. Il ne reviendra plus jamais, non plus. Mais le Duncan ne pourrait pas comprendre la différence.

— Pourquoi es-tu revenu précipitamment de la Citadelle ? demanda-t-il.

Idaho prit une profonde inspiration avant de parler.

— C’est vrai ? fit-il. Vous allez vous marier ?

— C’est exact.

— Avec Hwi Noree, l’ambassadrice ixienne ?

— Avec elle.

Le regard du ghola parcourut, l’espace d’une seconde, la longueur de la fosse dans l’ombre de laquelle était l’Empereur-Dieu.

Ils cherchent toujours à localiser les organes génitaux, se dit Leto. Je devrais peut-être me faire fabriquer une prothèse, quelque chose de gros, pour les choquer. Il refoula le gloussement d’amusement qui menaçait de faire éruption dans sa gorge. Encore une émotion amplifiée. Merci à toi, Hwi. Merci à vous, Ixiens.

Idaho secoua la tête.

— Mais vous ne pouvez pas…

— Il y a d’autres incitations au mariage que le sexe, déclara Leto. Est-ce que des enfants naîtront de notre chair ? Non ; mais les effets de notre union seront profonds.

— J’ai écouté pendant que vous parliez à Moneo. J’ai cru qu’il s’agissait d’une sorte de plaisanterie…

— Attention, Duncan.

— Vous l’aimez ?

— Plus profondément qu’aucun homme n’a jamais aimé une femme.

— Mais elle ? Est-ce que…

— Elle éprouve… une irrésistible compassion… un besoin de partager avec moi, de donner tout ce qu’elle a à donner. C’est sa nature.

Idaho réprima un mouvement de répulsion.

— Moneo a raison. Ils vont croire ce que racontent les Tleilaxu.

— Ce sera l’une des conséquences profondes.

— Et vous voulez toujours que… que je m’accouple avec Siona !

— Tu sais ce que je veux. Mais le choix t’appartient.

— Qui est cette Nayla ?

— Tu as rencontré Nayla. Parfait.

— Siona et elle se comportent comme des sœurs. Qui est cette espèce de jument ? Que se passe-t-il ici ?

— Que veux-tu qu’il se passe ? Et en quoi est-ce important ?

— Je n’ai jamais rencontré une telle brute ! Elle me fait penser à Rabban la Bête. On ne se douterait jamais que c’est une femme si elle ne…

— Tu la connaissais déjà, dit Leto. Sous le nom d’Amica.

Idaho lui jeta un coup d’œil rapide et silencieux, comme une créature tapie qui sent la présence du faucon.

— Vous lui faites confiance, alors, dit-il.

— Confiance ? Qu’est-ce que la confiance ?

Le moment approche, songea Leto. Il le voyait prendre forme dans la pensée du Duncan.

— La confiance, c’est ce qui entoure un pacte de loyauté, déclara Idaho.

— Par exemple, la confiance entre toi et moi ?

Un sourire amer effleura les lèvres du ghola.

— C’est donc cela qu’il y a entre Hwi Noree et vous ? Un mariage, un pacte…

— Hwi et moi, nous nous faisons déjà confiance.

— Et moi ? Avez-vous confiance en moi ?

— Si je ne peux pas me fier à Duncan Idaho, je ne peux me fier à personne.

— Et si je me défiais de vous ?

— Alors, tu me ferais pitié.

Idaho encaissa cela comme un choc physique. Ses yeux s’agrandirent de questions non formulées. Il aurait tellement voulu avoir confiance. Il aurait tellement voulu connaître la magie qu’il ne retrouverait plus jamais.

Visiblement, les pensées du Duncan prirent alors un tour tout différent.

— Peut-on nous entendre de l’antichambre ? demanda-t-il.

— Non. Mais mes mémoires enregistrent, ajouta-t-il en son for intérieur.

— Moneo était furieux. N’importe qui aurait pu voir ça. Mais il s’en est allé docile comme un mouton.

— Moneo est un aristocrate. Il est marié au devoir, aux responsabilités. Il suffit de le lui rappeler pour que sa colère disparaisse.

— C’est donc ainsi que vous le contrôlez.

— Il se contrôle tout seul, fit Leto en se rappelant la manière dont le majordome avait levé les yeux de son enregistreur tactile, non pour quémander un encouragement quelconque mais pour conforter son sens du devoir.

— Ce n’est pas vrai, déclara Idaho. Il ne se contrôle pas. Vous faites de lui ce que vous voulez. Vous le manipulez.

— Moneo est prisonnier de son passé. Ce n’est pas moi qui l’y ai enfermé.

— C’est pourtant un aristocrate… un Atréides.

Leto se rappela les signes de vieillissement qu’il avait remarqués dans le visage de son majordome. Invariablement, l’aristocrate refusait d’accomplir son dernier devoir, qui était de s’effacer pour prendre sa place dans l’histoire. Il faudrait le forcer à se retirer. Ce que Leto avait bien l’intention de faire. Aucun aristocrate n’avait jamais renversé le courant du changement.

Idaho n’avait pas encore fini.

— Êtes-vous aussi un aristocrate ? demanda-t-il.

Leto sourit :

— Le dernier des aristocrates se meurt en moi.

Le privilège devient arrogance. L’arrogance appelle l’injustice. C’est le déclin qui commence.

— Peut-être que je n’assisterai pas à vos noces, fit Idaho. Je ne me suis jamais considéré comme un aristocrate.

— Mais tu en étais un. Tu étais l’aristocrate de l’épée.

— Paul était meilleur que moi.

Leto parla avec la voix de Muad’Dib :

— N’as-tu pas été mon maître ? Puis il reprit d’un ton normal : Le devoir tacite de l’aristocrate… enseigner, quelquefois par d’atroces exemples.

Et il songea : La gloire de la naissance s’enlise dans la pénurie et les faiblesses de la consanguinité. La voie est ouverte à la gloire des richesses et de la réussite. Entre à ce moment-là le nouveau riche, galopant vers le pouvoir comme l’ont fait les Harkonnen, sur les épaules de l’ancien régime.

Le cycle se répétait avec une telle constance que, se disait Leto, n’importe qui aurait dû être capable de s’apercevoir qu’il était inscrit dans des schémas de survie depuis longtemps oubliés, que l’espèce avait laissés derrière elle dans son évolution mais qu’elle n’avait jamais perdus.

Et pourtant-non, nous portons toujours en nous les déchets que je dois extirper.

— Y a-t-il d’autres territoires ? demanda Idaho. Y a-t-il de nouveaux territoires où je pourrais aller pour ne plus jamais faire partie de tout ça ?

— S’il doit y en avoir, tu devras m’aider à les créer, lui répondit Leto. Pour l’instant, il n’existe aucun endroit où tu puisses aller sans que nous soyons capables de te suivre et de te retrouver.

— Cela signifie que vous ne me laisserez pas partir.

— Pars si tu veux. D’autres gholas ont essayé. Je te répète qu’il n’y a pas d’endroit où fuir, pas d’endroit où se cacher. Actuellement, et cela dure depuis très, très longtemps, l’humanité ressemble à une créature unicellulaire, liée par un mortier dangereusement puissant.

— Pas de nouvelles planètes ? Pas d’étranges…

— Oh ! notre taille augmente. Mais notre cohésion demeure.

— C’est vous qui nous maintenez ainsi ! accusa Idaho.

— Je ne sais pas si tu es capable de comprendre cela, Duncan, mais quand il y a une percée territoriale, n’importe quel genre de percée territoriale, ce qu’on a derrière soi ne peut pas être plus important que ce qui se trouve devant.

— Vous appartenez au passé !

— Non. C’est Moneo qui incarne le passé. Il a vite fait de dresser les barrières aristocratiques traditionnelles contre toute percée nouvelle. Il faut que tu comprennes le pouvoir de ces barrières. Elles ne bornent pas seulement des planètes, ou des territoires sur ces planètes, elles bornent aussi des idées. Elles répriment le changement.

— C’est vous qui réprimez le changement !

Il ne dévie pas d’un poil, se dit Leto. Faisons une nouvelle tentative.

— Le signe certain de la présence d’une aristocratie est l’existence de barrières contre le changement. Barrières de fer, d’acier, de pierre ou de n’importe quelle autre substance qui exclut ce qui est nouveau, ce qui est différent.

— Je sais qu’il doit y avoir de nouveaux territoires quelque part, fit Idaho. Vous les dissimulez.

— Je ne dissimule pas la nouveauté. Je la recherche. Je veux être étonné !

Ils se heurtent tous à cela, songea Leto. Mais ensuite, ils refusent d’approfondir.

Comme pour lui donner raison, les pensées du Duncan prirent un autre tour.

— C’est vrai que vous avez fait jouer des Danseurs-Visages pour l’annonce de vos fiançailles ?

Leto ressentit une bouffée de colère, immédiatement suivie par une exultation détachée à l’idée qu’il était capable d’éprouver des émotions si intenses. Il aurait voulu laisser cette fureur se déverser sur le ghola, mais… cela ne résoudrait rien.

— Les Danseurs-Visages ont participé à la fête, dit-il.

— Pour quelle raison ?

— Je désire que mon bonheur soit partagé par tout le monde.

Idaho le dévisagea avec l’expression de quelqu’un qui vient de découvrir un insecte répugnant dans son verre. D’une voix blanche, il déclara :

— C’est la chose la plus cynique que j’aie jamais entendue dans la bouche d’un Atréides.

— Mais c’est un Atréides qui l’a prononcée.

— Vous cherchez à me désorienter ! accusa le ghola. Vous éludez ma question.

Redescendons dans l’arène, se dit Leto. Puis il déclara à haute voix :

— Les Danseurs-Visages du Bene Tleilax constituent un organisme-colonie. Individuellement, ce sont des hybrides incapables de se reproduire. C’est un choix qu’ils ont fait pour et par eux-mêmes.

Il attendit en songeant : Il faut que je sois patient. Il est nécessaire qu’ils découvrent la chose tout seuls. Si c’est moi qui le dis, ils ne le croiront pas. Réfléchis encore, Duncan. Encore un peu plus !

Au bout d’un long moment de silence, Idaho murmura :

— Je vous ai donné ma parole. C’est important pour moi. C’est toujours important. J’ignore ce que vous êtes en train de faire et quelles sont vos raisons. Tout ce que je peux vous dire, c’est que je n’aime pas ce qui se passe ici. Voilà… je vous l’ai dit.

— C’est pour cela que tu es revenu de la Citadelle ?

— Oui !

— Tu vas y retourner à présent ?

— Quel autre territoire y a-t-il ?

— C’est magnifique, Duncan. Ton indignation te dicte ce qu’il faut faire même quand ta raison en est incapable. Hwi part ce soir pour la Citadelle. Je l’y rejoindrai demain.

— Je voudrais mieux la connaître, fit Idaho.

— Tu l’éviteras, au contraire. C’est un ordre. Elle n’est pas pour toi.

— Je n’ai jamais douté que les sorcières existaient, murmura Idaho. Votre grand-mère en était une.

Il tourna les talons et, sans prendre congé, repartit à grands pas, comme il était venu.

Il se conduit comme un petit garçon, se dit Leto en le voyant s’éloigner le dos raide. L’homme le plus âgé de l’univers et l’homme le plus jeune. Tous les deux dans la même carcasse.

 

L'Empereur-Dieu de Dune
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